Alors, plus régulière dans sa marche, la comédie s’attacha uniquement à scruter profondément notre cœur, à en sonder les replis, et à provoquer le rire par la peinture exacte et véridique des vices, des ridicules qui influent sur toute notre existence, nous font envisager les objets sous un point de vue absolument faux, égarent notre jugement, et nous empêchent souvent de jouir du bonheur que le sort nous avait accordé. […] Molière, le Sage, Dancourt, Dalainval, après avoir d’abord montré ce qu’avait de plus saillant le vice ou le ridicule qu’ils ont exposé à nos regards, ont su attacher à la contexture de leurs pièces plusieurs personnages dont ils ont peint à grands traits la physionomie. […] On appelle intérêt tout ce qui attache ou l’esprit ou le cœur. […] Concevant avec cette profondeur que lui seul a connue, d’un côté il lui a découvert tout le cœur humain, lui a montré la société entière, tous les vices attachés à son essence même, les inutiles efforts qu’elle ferait pour les corriger, les maux inévitables qu’elle s’attirerait ; de l’autre, il lui a imposé l’obligation de compatir aux faiblesses de ses semblables, en lui prouvant que son inflexibilité ne ferait qu’irriter les hommes et troubler la société.