Une des scènes les plus comiques de l’Etourdi, est tirée d’un conte de Douville, que Cailhava rapporte dans son essai sur l’Art de la comédie; c’est celle où l’un des vieillards vient à rencontrer un voisin qu’il croit mort sur la foi de son valet, et le prend pour un fantôme. […] C’est à partir des Précieuses ridicules que notre auteur entre dans cette brillante carrière semée de chefs-d’œuvre, où il arriva, nous ne dirons pas aux bornes de son art, parce que nous croyons l’art infini, mais aux limites que son époque permettait d’atteindre. […] En s’égayant des malheurs qui arrivent aux époux mal avisés, il était dans son droit comique ; il a suivi les lois de son art; il a servi le sens commun. […] Molière a eu recours pareillement à une nouvelle de Scarron ; il possédait l’art suprême de fondre ensemble ses emprunts. […] Mais son génie a éclaté, surtout lorsqu’il s’est agi de recommander honorablement aux bienfaits de Colbert, le grand peintre trop occupé de son art, et trop fier pour mendier des faveurs.