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127. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Si je me suis arrêté longtemps à son sujet, c’est qu’il me semble en vérité le principal auteur de nos Lettres au Mercure, et qu’il me permet de conclure, en rétablissant simplement les faits dans leur ordre chronologique. […] Bayle, dans la République des lettres, avril 168417, les désordres dont les comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours : car, pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité et les autres crimes semblables, il ne faut pas croire, selon l’observation du même auteur, qu’elles leur ayent fait beaucoup de mal ; au contraire, il n’y a rien de plus propre pour inspirer la coqueterie que ces sortes de pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de s’opposer aux engagemens amoureux de leurs enfans. […] Que, s’il veut une rime, elle vient le chercher ; Qu’au bout du vers jamais on ne le voit broncher, Et, sans qu’un long détour l’arrête ou l’embarasse, A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place 22 .

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