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172. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Cléante ne vole point son père, c’est son valet qui commet le vol : il n’en est point complice, car il ne l’apprend que lorsqu’il est consommé, et c’est lui qui restitue la cassette à Harpagon. […] Mais Molière n’a point voulu faire une pièce où les amants adultères apprissent que leurs complots contre l’honneur d’un mari peuvent être renversés et retomber sur eux-mêmes. […] Pourceaugnac, cette fois, ne donne pas tête baissée dans le panneau : dupe d’un artifice habilement gradué, il passe de l’incrédulité au doute, et du doute à la conviction ; prévenu et en même temps flatté de l’idée qu’on connaît lui, les siens et sa ville, il aide à la lettre, vient au secours des hésitations, redresse les erreurs, achève les discours, répond quand il devrait questionner, et s’émerveille ensuite de voir un homme si bien informé de tout ce qu’il vient de lui apprendre lui-même.

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