Mais est-ce là ce qu’on peut appeler un théâtre? […] Soixante mille spectateurs y purent trouver place et même s’asseoir, abrités, comme ceux de Bourges, contre les intempéries ou contre l’ardeur du soleil, par des charpentes et des toiles, « tant bien et excellemment peintes d’or, d’argent, d’azur et autres riches couleurs, qu’impossible est de le savoir réciter. » Vous vous rappelez peut-être, Messieurs, ce qui, dans ce théâtre d’autrefois, correspondait à ce que nous appelons aujourd’hui la scène. […] Je ne parle pas des Moralités, dernier débris de la manie allégorique du moyen-âge et où se voient ces étranges personnages qui s’appellent Bien-Avisé, Mal-Avisé, Confession, Aumône, Regnabo, Regno, Regnavi ; Paucitas dierum, Limon de la terre, Désespérance de pardon, Glou-tonnie, Paresse, Ire; ou bien Je bois-à-vous, Je pleige-d’autant, etc.