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89. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Alceste pense que Célimène, unie à lui, se corrigera de ses travers ; et ce n’est que lorsqu’il la voit incurable, lorsqu’il s’aperçoit qu’elle est près de tomber dans le vice de la galanterie, que, la main crispée sur un cœur trop crédule, il en arrache son fol amour et s’enfuit dans la solitude, honteux d’avoir été dupe si longtemps. […] C’est une vengeance de Molière, une satire personnelle du grand homme, et, sans le charme du style, on s’apercevrait d’une certaine langueur dans l’action. […] Le public ordinaire ne prend pas garde peut-être à celte pantomime, parce qu’il est toujours absorbé par le plaisant entretien de Trissotin et des femmes savantes, et qu’il ne s’aperçoit guère de la présence d’Henriette, que lorsque sa mère lui dit : Quoi ! […] La supercherie inspirée par Toinette au malade imaginaire, ce conseil de faire le mort à l’imitation de la petite Louison, pour éprouver sa femme, nous rappelle un trait de la vieillesse de Lauzun, trait fort comique, rapporté par le duc de Saint-Simon ; « Un jour qu’on tenait M. de Lauzun fort mal, M.de Biron et sa femme, fille de Nogent, se hasardèrent d’entrer, sur la pointe du pied, et se tinrent derrière ses rideaux hors de sa vue; mais il les aperçut par la glace de sa cheminée, lorsqu’ils se persuadaient n’en être ni vus, ni entendus.

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