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11. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Pour qu’une surprise soit bonne, il faut que rien ne l’annonce, & qu’elle produise un effet bien prompt, sans quoi elle cesse d’être une surprise. […] La méprise qui est dans le Menteur, a l’une des qualités qui lui sont essentielles ; rien ne l’avoit annoncée à Cliton : mais elle ne surprend qu’un personnage qui ne tient pas à l’action ; elle-même ne change rien à la situation. […] Il faut, pour être bonne, que, comme les précédentes, rien ne l’annonce ; que les pensées qui l’occasionnent soient simples, & qu’elle amene cependant de grands changements. […] Toutes les surprises de Moliere annoncent le grand maître, témoin celles-ci dans le Tartufe. […] Je trouve une grande différence entre l’une & l’autre : la derniere produit une révolution subite, la premiere ne fait que l’annoncer, & le public a besoin de voir la scene entiere pour savoir si la révolution sera heureuse ou malheureuse.

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