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196. (1910) Rousseau contre Molière

Quelques années plus tard, il allait apparaître sur la scène et s’y maintenir. […]   Voilà certes une chose étrange et qui blesse toutes les idées reçues et qui prouve, par parenthèse, que, dans la pièce de l’année suivante, Arnolphe, qui n’a que quarante ans, ne déplaît pas à Agnès selon les idées de Molière, parce qu’il est vieux, mais parce qu’il est ennuyeux et tient des discours éternels de sagesse et d’honneur ; enfin voilà une chose parfaitement étrange, un véritable paradoxe, et, il faut bien le dire, un peu choquant. […] Tant y a que Rousseau, par tempérament et par nature générale d’esprit inconciliable et irréconciliable avec Molière, se trouve en définitive sur la question féminine très sensiblement d’accord avec lui, à tel point même qu’au fond et à en juger par ses ouvrages de la quarantième année, et plus librement conçus que ceux de la cinquantième, Molière est plus « féministe » que lui.

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