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19. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Plusieurs personnes assûrent que ses Comédies surpassent ou égalent tout ce que l’ancienne Grece & l’ancienne Rome ont eu de plus beau en ce genre-là (B). […] (B) Plusieurs personnes assûrent que ses Comédies surpassent ou égalent tout ce que l’ancienne Grece & l’ancienne Rome ont eu de plus beau en ce genre-là. […] Je sçay qu’il connoissoit parfaitement les anciens Comiques : mais enfin il a pris à notre Theatre ses premieres idées : Vous sçavez que son Cocu Imaginaire est il Ritratto des Italiens ; Scaramouche interrompu dans ses amours a produit ses Fâcheux ; ses Contre-temps ne sont que, Arlequin, Valet étourdi, ainsi de la plûpart de ses Pieces, & dans ces derniers temps son Tartufe n’est-il pas notre Bernagasse. […] Je suis fâché, luy dis-je, que vous ayez presque quitté vos anciennes Pieces, elles étoient du goût de toutes les personnes de bon sens, on y trouvoit plusieurs choses utiles pour les Mœurs, & votre Theatre étoit un lieu où j’ose dire qu’en y voyant le ridicule du vice, on se sentoit porté même par la seule raison à prendre le parti de la vertu. Si nous ne representions que nos anciennes Pieces, me dit-il, notre Hôtel seroit peu frequenté, & je vous répons ce que Cinthio répondit autrefois à saint Evremont, que l’on verroit mourir de faim de bons Comediens avec des Comedies excellentes31. » Souvenons-nous que les frais des Comédiens sont grands, & que l’usage de la Comédie est de divertir le Peuple, aussi bien que le Sénat32.

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