Ce prince avoit connu Moliere au collége, & s’étoit amusé à Paris des représentations de l’illustre théatre, qu’il avoit plusieurs fois mandé chez lui. […] Le tître de la piéce, le caractére du premier personnage, la nature de l’intrigue, & le genre de comique qui y régne, semblent annoncer qu’elle est moins faite pour amuser des gens délicats, que pour faire rire la multitude ; cependant on ne peut s’empêcher d’y découvrir en même tems un but très-moral ; c’est de faire sentir combien il est dangereux de juger avec trop de précipitation, sur tout dans les circonstances où la passion peut grossir ou diminuer les objets. […] Uniquement rempli du désir d’exécuter promtement les ordres du Roi, il ne songeoit qu’à répondre, du moins par son zéle, à la confiance que lui témoignoit ce Prince, en le chargeant du soin de l’amuser.