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158. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Honnis cela, depuis dix-sept mois, pour rencontrer autre chose qu’une comédie, un vaudeville ou un drame de mœurs contemporaines, il faut s’avancer jusqu’à Hernani et Ruy Blas, jusqu’à On ne badine pas avec l’amour et aux Caprices de Marianne : Voltaire et Crébillon, aussi bien que Rotrou et Mairet, sont au rancart ; à Dieu ne plaise que je m’en indigne, quand je vois Corneille et Racine en si mauvais point ! […] Quant à ce délicieux, spirituel, original Marivaux, — le seul de nos comiques, on l’a remarqué avec justesse, qui ne doive rien à Molière, — il ne compte, à la Comédie-Française, que par Le Jeu de l’amour et du hasard, et par L’Épreuve ; mais Le Legs ? […] Et ce n’est pas seulement Le Legs et Les Fausses Confidences que je ferais jouer pour mon plaisir, si j’en avais le pouvoir, mais La Surprise de l’amour et La Seconde Surprise, La Double Inconstance, L’École des mères, L’Heureux stratagème, Les Sincères et Les Sermens indiscrets… Il ne coûte rien de former des vœux, ni d’exprimer des regrets : pourquoi n’en accorder qu’à Marivaux ? […] Dans ce long espace, Le Jeu de l’amour et du hasard, c’est de lui tout ce qui refleurit : une oasis !

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