Cela veut dire qu’Horace a pour lui la jeunesse, la grâce, la fraîcheur d’impressions, l’abondance de cœur, en un mot toutes les qualités que l’amour exige et qui entraînent l’amour. […] Est-ce que vous ne vous dites pas : eh oui, c’est bien cela, c’est la vérité même, l’amour est le privilège de la jeunesse. […] Cette pensée, l’amour est le privilège de la jeunesse, c’est à peu près la seule que nous verrons à Agnès, celle qui remplira et soutiendra son rôle d’un bout à l’autre. […] Mais, dès qu’Arnolphe lui parle de l’épouser, elle se réveille, elle se révolte, elle rentre en quelque sorte dans son droit naturel, et ni les services qu’elle a reçus, ni les avantages qu’on lui promet, ni l’amour d’Arnolphe, ni ses prières, ni ses menaces, rien ne sera plus capable de l’émouvoir et de la ramener. […] Il l’a prise en quelque sorte à l’état brut afin qu’elle n’écoutât que la pensée de la nature qui est en même temps la pensée de la comédie : l’amour est le privilège de la jeunesse.