Ce fut le 1er janvier 1663 que Molière reçut de son ami les stances qu’on va lire : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent, avec mépris, Censurer son plus bel ouvrage : Sa charmante naïveté S’en va pour jamais, d’âge en âge, Divertir la postérité. […] Quelle était cette personne de qualité, connue par son esprit et amie de Molière, qui voulut ainsi lui servir de second dans sa querelle contre les détracteurs de L’École des femmes ? […] Ils lui achetèrent une charge de conseiller au Châtelet ; ils arrêtèrent son mariage avec la fille d’un de leurs amis ; Hauteroche ne voulut ni de la charge, ni de la femme ; et, comme le Dorante de Corneille, il emporta tout l’argent dont il put se saisir, et passa en Espagne. […] Molière avait sa part des faiblesses qu’il savait si bien reprendre dans les autres : une de ses manies était de jouer la tragédie qu’il jouait mal ; et plus d’une fois il exigea de Mignard, son ami, qu’il fît violence à son goût, en le peignant, dans quelque rôle tragique, sous ce costume bizarrement mêlé d’antique et de moderne, qu’on appelait alors l’habit romain. […] On ne peut guère lire la scène entre Sganarelle et Géronimo, sans penser à une autre scène de Molière, qui est un autre chef-d’œuvre, celle où un autre Sganarelle, consultant ses parents et ses amis au sujet de sa fille, ne reçoit d’eux que des avis intéressés.