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135. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Armande avait aussi de la coquette l’humeur impérieuse et vaine ; elle « vouloit, dit la Fameuse Comédienne, être applaudie en tout, n’être contredite en rien, et surtout elle prétendoit qu’un amant fût soumis comme un esclave. » On se rappelle de quel air et de quel ton, au second acte du Misanthrope notamment, Célimène réprime les révoltes d’Alceste. […] Il y a surtout, dans tout le rôle d’Alceste, un relief et une vérité dont le pâle et chimérique amant de la princesse de Léon ne saurait donner le modèle. […] Le premier amant attribué à Armande est l’abbé de Richelieu, petit-neveu du grand cardinal ; il était, en effet, d’humeur galante avec une préférence marquée pour les comédiennes. […] Je m’attachois sans crainte à servir la princesse, Fier de mes cheveux blancs et fort de ma faiblesse ; Et, quand je ne pensois qu’à remplir mon devoir, Je devenois amant sans m’en apercevoir.

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