Il fléchit le vieillard, appelle son jeune maître, qui, crainte de gâter encore ses affaires, prend la fuite. […] Je trouve ensuite fort comique que l’Etourdi Italien, après avoir continuellement gâté ses affaires par sa présence, prenne la fuite quand on a besoin de lui. […] Afin de venir à bout de ce dessein, il fit faire une lettre au nom de la femme de Charles d’Estampes, lui donnant avis de l’affliction qui lui étoit arrivée d’avoir perdu un bon mari, & lui un si bon frere, disant que son mari avoit laissé quelques legs par son testament, dont il le faisoit exécuteur, & tuteur de ses enfants, le priant de venir en diligence à Paris pour donner ordre à leurs affaires, lui faisant des excuses de ce que cette lettre n’étoit pas écrite de sa main. […] Mais le filou, qui ne s’endormit point la nuit, crocheta un petit cabinet, dans lequel il prit une petite boîte où il y avoit quelques bagues & quelques perles ; de sorte qu’il fit mieux ses affaires à Chartres qu’il n’avoit fait à Paris : & dès le lendemain de grand matin, il part, feignant d’aller porter la lettre. […] C’étoit son affaire & non la nôtre.