Il mène de front les affaires et les plaisirs, négocie avec les républicains de Hollande, malmène le Saint-Père, rudoie Philippe IV, soudoie Charles II, et, en même temps, danse et compose des ballets où font merveille sa grande mine et sa belle jambe, et sa noble chevelure flottante, car ce n’est que dans dix ans qu’il désespérera le monde en prenant la perruque. […] — Mon Dieu, notre ami, réplique notre homme d’un air de supériorité tout à fait réjouissant, n’ayez crainte ; je connais les femmes ; je suis sûr de mon affaire ; bien huppé qui m’attrapera ! […] Il faut savoir pourtant jusqu’où ce pendard a poussé les affaires ; il faut savoir jusqu’où l’innocence peut mener une fille. […] Notre homme a donc en soi et en son système une confiance imperturbable ; et comment ne rirait-on pas de lui, quand, au début de la pièce, on l’a vu avec toutes sortes d’airs de supériorité, d’ironies et de rires gras ; déclarer qu’il.est sûr de son affaire, qu’il a un secret infaillible, ;.que ce n’est pas à lui qu’on en conte et qu’il a tout expérimenté ; et qu’on le voit à la fin battu par une innocente ; lui, le malin, l’homme qui sait, comme on dit aujourd’hui, s’éloigner Honteux comme un renard qu’une poule aurait pris ! […] Une idiote fait admirablement l’affaire.