On sent d’ailleurs que le prince les a fort aimés, ces spectacles qu’il condamne, et, pour tout dire, aimés sans grand discernement ; car il affirme que l’amour, avec toutes ses langueurs, ses passions et ses délicatesses, est tout ce qu’on cherche dans les tragédies ; qu’on n’écoute pas le reste ; que dans le Cid, le récit de la bataille est fort ennuyeux ; que dans Cinna on n’admire pas la clémence d’Auguste, mais les tendres choses que Cinna dit à Émilie, etc., etc. […] Il ne perd pas de temps du reste, et dès qu’on lui parle de ce mariage avec Marianne : Ce n’est pas le bonheur après quoi je soupire… Et, avec une suavité digne de sainte Thérèse, il fait sa déclaration d’amour à Dieu dans la personne d’Elmire, car … je n’ai pu vous voir parfaite créature, Sans admirer en vous l’auteur de la nature, Et d’une ardente amour sentir mon cœur atteint, Au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint.