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103. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Les œuvres que nous admirons le plus ne sont que l’expression dernière et la mieux réussie d’une pensée qui auparavant avait tourmenté plus d’un esprit. […] Ces allégories, si fantastiques soient-elles, n’en sont pas moins saisissantes, et l’on admire la fécondité créatrice d’un poète dont le génie a ainsi transformé la réalité en une suite de féeries toujours nouvelles. […] Au moins ses chefs-d’œuvre les plus admirés, ceux où son génie s’est déployé de la manière la plus complète, sont-ils justement les moins gais. […] Dans ces diverses satires, Molière a pu faire admirer la justesse pratique de son jugement; mais ni les unes ni les autres ne découlent d’un principe assez élevé. […] Bien loin de faire chorus avec les commentateurs qui accusent Molière de nous avoir présenté des tableaux immoraux, j’admire la profondeur et la variété des enseignements que l’on peut tirer de son théâtre.

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