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20. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Quoi qu’il en soit, la noblesse satisfaisait en même temps les deux principales choses qui servent de mobile et de but aux actions humaines, la vanité et l’intérêt. […] Madame Jourdain appartient à cette bourgeoisie de marchands et d’artisans, que les lumières du simple bon sens, aidées des quatre règles de l’arithmétique, guidaient merveilleusement dans toutes les actions de leur vie, qui savaient s’enrichir sans qu’il en coûtât trop à leur conscience, et dont le langage, un peu grossier, était animé plutôt qu’embelli par une foule de quolibets et de dictons populaires. […] L’action, quoique peu développée, est froide et languissante. […] Son théâtre demande une pièce : ces éléments étrangers se reproduisent à son souvenir, se rassemblent dans sa tête ; il les dispose, il les unit par le lien d’une même action, et, sur ce tout, formé de parties empruntées, il répand avec profusion les brillantes saillies nées de sa propre verve. […] Voilà pourquoi l’action des Fourberies de Scapin se passe à Naples, de même que celle de L’Étourdi se passe à Messine, de même aussi qu’il est question de Naples dans le dénouement de L’Avare.

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