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18. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Il n’avait pas manqué de s’apercevoir que plusieurs des actions de Lélie n’étaient point des étourderies, mais de simples incidents comiques, propres à mettre en jeu l’imagination et activité de Mascarille ; et il crut pallier cette espèce de faute, en accolant deux titres, dont l’un indiquât les effets du caractère, et l’autre les combinaisons de l’intrigue. […] Lélie, en rendant une bourse qu’il a trouvée, en secourant un homme qu’on attaque, fait des actions de générosité plutôt que d’étourderie. […] On excepte le cas où, le premier titre étant le nom du personnage principal, le second sert à qualifier son caractère ou à spécifier l’action dont il est le centre ; mais, dans ce cas même, un seul des deux titres suffirait, l’autre est presque une superfluité. […] C’est la même idée, comme le titre l’indique ; mais ce n’est pas le même sujet, si, par ce mot, ou entend la nature et la disposition des incidents, en un mot l’action. […] Un valet y conduit seul toute l’action ; les incidents sont nombreux et ne sont pas tous vraisemblables ; les vieillards abondent ; une jeune fille est un objet de commerce dont deux rivaux se disputent l’acquisition ; de petites intrigues, presque aussitôt détruites que formées, se succèdent plutôt qu’elles ne s’enchaînent entre elles ; enfin, des personnages, inconnus à eux-mêmes et aux autres, apprennent tout-à-coup le secret de leur existence, et la pièce se dénoue par une quadruple reconnaissance.

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