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15. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Le public ne pouvant juger les deux personnages par comparaison, n’a pas besoin de monter son imagination pour trouver de la ressemblance entre deux acteurs, dont l’un est quelquefois petit & laid, l’autre grand, bien fait & beau. J’entends dire depuis long-temps qu’il y auroit une façon très simple d’admettre deux personnages tout-à-fait ressemblants dans une piece, sans blesser les yeux du spectateur ; & l’expédient divin qu’on voudroit employer pour cela, seroit de faire représenter les deux rôles par le même acteur. […] On voit clairement, à travers tout le fatras de cette piece, qu’elle a été composée pour faire briller un seul acteur, & que cet acteur, pour jouer deux rôles, n’a qu’à passer bien vîte d’une coulisse à l’autre. […] Le Théâtre Italien a quantité de pieces intriguées par une ressemblance, dans lesquelles un seul acteur ne joue pas deux rôles : dans les deux Arlequins, piece calquée sur les Ménechmes de Plaute, il faut nécessairement deux Arlequins. […] Dans Plaute, la ressemblance & la fausse porte n’animent que deux ou trois scenes, & ne servent qu’à tromper un misérable esclave, acteur subalterne.

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