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4. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Lui, qui saisit si bien le travers des gens qui donnent des avis intéressés, il sollicite, comme le Sganarelle du Mariage forcé, des avis pour ne pas les suivre : c’est-à-dire que d’avance il a excepté dans son âme la seule chose qu’il soit raisonnable de lui conseiller, le mariage de sa fille ; et, après qu’il a promis par serment à la pauvre Lucinde, de lui accorder tout ce qu’elle pourrait demander, la chose qu’elle demande, est précisément celle qu’il refuse. […] L’humeur de cette répartie s’accorde assez bien avec ma conjecture. […] Bon, il accorde aux autres l’indulgence qu’il se refuse à lui-même ; et les torts qu’il pardonne le plus facilement, sont ceux qui lui nuisent le plus. […] Après avoir accordé aux bienséances, et plus encore à ses regrets, tout le temps qu’ils pouvaient exiger, le roi ordonna un de ces divertissements magnifiques, où la flatterie et le talent s’épuisaient pour lui plaire. […] Amasis, que de longs remords avaient déjà dégoûté d’un pouvoir injustement acquis, rend le sceptre à Sésostris, et lui accorde la main de sa fille.

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