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70. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Voltaire, dont l’esprit judicieux savait si bien apprécier les talents quand la passion ne l’égarait pas, a rendu un égal hommage à nos deux premiers poètes comiques, en disant: « Qui ne se plaît point à Regnard n’est pas digne d’admirer Molière. » Les mœurs dissolues de la Régence se firent sentir, comme nous l’avons dit, bien avant la mort de Louis XIV. […] Le croirait-on, ce que l’on a si justement admiré dans ce bel ouvrage : la franchise du comique, les oppositions habilement ménagées, les caractères bien tracés, la peinture des mœurs, le Style libre, vif, élégant et pur, rempli d’une foule devers charmants que chacun a retenus, tous ces mérites sont contestés par Voltaire. […] Ce n’était pas sans doute le manque de lumières qui faisait ainsi parler Voltaire, mais bien la haine. […] La sévérité de Voltaire, si l’on n’en connaissait pas la cause, paraîtrait d’autant plus étrange que, s’étant essayé lui-même dans la comédie, il n’y réussit point. […] « Ainsi, sous le règne de Molière, comme le fait observer Étienne, la bourgeoisie cherche à s’élever; sous le siècle de Voltaire, c’est la noblesse qui aspire à descendre : l’un a fait M.

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