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85. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

— Molière s’était fait, parmi les comédiens et parmi les gens de lettres, quelques ennemis : il put, dans l’Impromptu de Versailles, les ridiculiser devant toute la cour, contrefaire les acteurs tragiques (ce fut la dernière fois qu’il joua la tragédie) et vilipender à cœur joie, et nommément Boursault, son pauvre petit ennemi. Certes, il fallait que Louis XIV aimât Molière, pour tolérer cet Impromptu de Versailles, encore brutal aujourd’hui, et qui ne dut point paraître amusant, même alors ! […] Et si quelque bruit des propos que son étrange mariage faisait courir venait à ses oreilles, tournant les yeux du côté de Versailles, il disait pieusement : … Faisons toujours ce que le ciel prescrit, Et d’aucun autre soin ne nous troublons l’esprit. […] Lorsque, quelques jours après, le prédicateur vint prendre congé, le roi lui dit : « Mon père, vous serez content de moi ; Mmede Montespan est à Clagny. — Sire, répondit le prédicateur, Dieu serait bien plus content, si Clagny était à cinquante lieues de Versailles. »En effet, Clagny était trop près de Versailles ; Mmede Montespan fut rappelée, et le scandale continua. […] Il lui plaisait que les censeurs de ses amusements parussent ridicules à Paris comme à Versailles.

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