C’est un exercice que peu de gens ignorent, et dont l’usage est venu d’Allemagne. » « [*]Le dimanche 11 mai, le roi mena toute la Cour l’après-dînée à sa ménagerie… Le soir, Sa Majesté fit représenter sur l’un de ces théâtres doubles de son salon, que son esprit universel a lui-même inventés, la comédie des Fâcheux faite par le sieur Molière, mêlée d’entrées, de ballets, et fort ingénieuse. » « [*]Lundi 12 mai… le soir, Sa Majesté fit jouer les premiers actes d’une comédie nommée Tartuffe, que le sieur Molière avait faite contre les hypocrites ; mais quoiqu’elle eût été trouvée fort divertissante, le roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du Ciel, [et] ceux qu’une vaine ostentation des bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion eut de la peine à souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu ; et quoiqu’on ne doutât pas des bonnes intentions de l’auteur, il défendit cette comédie pour le public, jusqu’à ce qu’elle fût entièrement achevée, et examinée par des gens capables d’en juger, pour n’en pas laisser abuser à d’autres moins capables d’en faire un juste discernement. » « [*]Le mardi 13 mai… on joua le même soir la comédie du Mariage forcé, encore de la façon du même sieur Molière, mêlée d’entrées de ballet et de récits ; puis le roi prit le chemin de Fontainebleau le mercredi quatorzième ; toute la Cour se trouva si satisfaite de ce qu’elle avait vu que chacun crut qu’on ne pouvoir se passer de le mettre par écrit, pour en donner la connaissance à ceux qui n’avaient pu admirer tout à la fois le projet avec le succès, la libéralité avec la politesse, le grand nombre avec l’ordre, et la satisfaction de tous ; où les soins infatigables de M. […] « [*]Il est facile de connaître que le sieur de Rochemont, en donnant ses observations sur Le Festin de Pierre, en a moins voulu faire la critique, dans laquelle cependant il traite Molière de corrupteur de la jeunesse et d’athée, qu’il n’a eu dessein de se joindre à la cabale qui commençait à se former contre la comédie du Tartuffe, dont les trois premiers actes avaient été représentés trois fois dans l’année 1664*. […] Et plus bas, page 46 : “Savez-vous bien, monsieur, où tout ce beau raisonnement aboutit ; à une satire de Tartuffe ; l’observateur n’avait garde d’y manquer, puisque ses remarques ne sont faites qu’à ce dessein. […] [Note marginale] Voyez l’article du Tartuffe, sous l’année 1669.