Dans Tartuffe, il a mis en scène le plus odieux de tous peut-être, l’hypocrisie ; et, dans Le Festin de Pierre, il a, pour ainsi dire, personnifié tous les vices à la fois, en montrant un scélérat qu’aucun principe moral, aucun sentiment humain ne détourne de ses affreux penchants. Mais Tartuffe ne peut appartenir qu’à certaines époques, à certains états de la société ; mais dom Juan est un être monstrueux, presque idéal, que sa perversité complète place hors de la sphère commune. […] L’impiété perverse de dom Juan et la scélérate hypocrisie de Tartuffe sont des vices ou plutôt des crimes qui n’appartiennent pas à la justice ordinaire du théâtre comique : les personnages mis en scène, quoi qu’ils fissent, ne sauraient les châtier suffisamment Que fait alors le poète ? […] Marivaux, porté par son instinct vers ce même genre que Molière n’avait traité qu’involontairement, Marivaux, parmi toutes les productions de l’auteur du Misanthrope, de Tartuffe et des Femmes savantes, n’a vu que La Princesse d’Élide et Les Amants magnifiques, qui méritassent d’être imités par lui.