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68. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Il donnera le premier rang à Corneille s’il met au-dessus de tous les autres mérites la mâle fierté du langage, l’héroïsme, la grandeur et le sublime, même quand il est un peu voisin de l’emphase ; à Racine s’il préfère l’élégance, la passion touchante, la délicatesse un peu raffinée, la molle langueur des sentiments exprimés dans la langue la plus parfaite. […] Je n’ai point h discuter ici les appréciations d’un critique si éminent, lesquelles ne tendent à rien de moins qu’à voir en Molière un poète extrêmement négligé, qui cheville horriblement, dont le style est inorganique, monotone, traînant, inférieur de tous points h celui de Racine. […] On peut faire bon marché des commérages de Tallemant des Réaux ; on peut faire à de la dénonciation de Montfleury et de la phrase perfide où Racine en a parlé : « Montfleury a écrit une requête contre Molière et l’a donnée au roi ; il l’accuse d’avoir épousé la fille et d’avoir aussi vécu avec la mère. »Tallemant est une caillette, Montfleury et Racine sont des adversaires. […] Il fit plus pour le seul Lulli que pour Corneille, Racine et Molière. […] Donc, ce qu’il eût fallu établir, c’est que Molière, comme Racine, eut le pied dans le camp janséniste ; et, ce point-là, M. du Boulan l’effleure à peine.

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