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62. (1871) Molière

Le rire est leur domaine ; ils s’emparent triomphalement de la correction des mœurs ; ils sont, tout à la fois, des sages et des écrivains ; ils inventent leur comédie, ils inventent leur langage, et ce fut la plus juste admiration du dix-septième siècle, de trouver que Molière était un poète à côté de Racine, e non loin de Despréaux, un prosateur comparable à Pascal. […] Un beau logis à la ville, un grand jardin dans le doux village d’Auteuil, où Racine, Despréaux, La Fontaine, égal à Molière, venaient partager sa vie et ses plaisirs. […] Il voulait danser dans un ballet, il le commandait à Molière, sans trop s’inquiéter des vers de Britannicus qui, dit-on encore aujourd’hui, avaient corrigé le roi de danser en public : Il excelle à conduire un char dans la carrière… Au carnaval suivant, fut commandé Psyché ; mais Molière en ce ballet, où Quinault a laissé sa trace, Molière avait un collaborateur digne de lui, Pierre Corneille à soixante ans ; et Corneille, par des vers charmants, que lui seul il pouvait écrire, prit sa revanche des victoires du jeune et bouillant Racine à propos de Bérénice.

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