Ses effusions banales et ses largesses indiscrètes n’étaient que l’ostentation d’un Philinte qui n’aima vraiment personne, puisque son cœur, comme sa bourse et sa table, s’ouvrait sans choix au premier venu. […] Philinte seul fait exception, sans doute parce qu’à tout prendre il est encore le plus sage ; car si son optimisme semble trop prompt à se résigner au mal pour n’avoir pas à le combattre, il n’en est pas moins, en mainte rencontre, un Ariste sensé dont la philosophie pacifique a été calomniée par Fabre d’Églantine49 lorsque, sous prétexte de donner une suite au Misanthrope, il métamorphose Philinte en un égoïste odieux, toujours prêt à excuser la fraude, dès qu’elle tourne seulement au dommage d’autrui. […] Philinte ; l’optimiste. L’ami Philinte, lui aussi, est un modéré, mais par scepticisme plus que par charité. […] Car si Philinte le tort de prodiguer ses complaisances, il garde le droit de se moquer des originaux auxquels il fait bon visage, sans en être jamais dupe.