Après la Fronde tout s’apaise comme par enchantement, la royauté recueille enfin, au profit de la France qui l’aime, qui l’admire et qui se repose en elle, le fruit de leurs efforts communs contre la puissance des grands, source éternelle de discordes civiles et d’affaiblissement national. […] Cette alliance intime de la royauté et de la France, qui paraissait alors indissoluble comme tous les engagements du cœur, subsista aussi longtemps qu’il fut permis de croire que la puissance qui avait dit l’État c’estmoi ne séparait pas sa propre grandeur de celle de l’État, et qu’elle était la gardienne vigilante et dévouée de tous les intérêts. […] Par son dévouement pour une infortune qui l’enveloppait lui-même, Pellisson nous a donné dans ses Mémoires les premiers modèles de l’éloquence judiciaire en France, car le pédantisme et la fausse grandeur gâtaient encore les plaidoyers d’Antoine Lemaitre, et ceux de Patru étaient polis et châtiés jusqu’à la sécheresse. […] Ils amoindrissent la France.