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131. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Racontant au Dieu ses mésaventures, il se plaint d’être abandonné par ceux que ses libéralités avaient tirés jadis de la misère, et qui maintenant passent devant lui, « comme s’ils voyaient la colonne renversée d’un tombeau, sans même lire l’inscription ». […] À peine celles-ci ont-elles aperçu le Dieu qu’elles s’enfuient au plus vite. […] Mais, sans insister sur une figure accessoire74, disons seulement qu’après avoir, elle aussi, fait des dupes dans le monde des soupirants, elle cherche maintenant à tromper Dieu lui-même. […] En vain d’un lâche orgueil leur esprit revêtu Se couvre du manteau d’une honnête vertu ; Leur cœur qui se connaît et qui fuit la lumière, S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière. […] Parmi les principaux aïeux de Tartuffe, signalons le personnage de Faux-Semblant, qui, dans Le Roman de la Rose, se confesse au Dieu d’amour, avec une si naïve maladresse : — Tu sembles être un saint ermite.

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