Je ne partage pas cet excès de délicatesse, et je crois que souvent il serait vrai de dire de cette pruderie affectée, ce que Célimène dit d’Arsinoé. […] Mais comme, pour qu’il lui pardonnât, il faudrait qu’elle quittât ce monde dont les vanités l’enivrent, Célimène recule et tout est fini entre le noble cœur et elle dont elle-même se sent indigne. […] Noël pense que, dans ce rôle de Célimène, Molière a voulu tracer le portrait de cette jeune Armande Béjart qui, pour récompense de ses bienfaits, trahit la foi qu’il avait mise en elle et fit le malheur de sa vie. […] Je l’ai vu jouer il y a déjà bien longtemps par l’aimable Mlle Dupuis, à côté de Mlle Mars qui jouait Célimène ; eh bien, le souvenir que m’a laissé la première est resté aussi vif et plus charmant peut-être que celui de la grande actrice elle-même. Après la brillante Célimène vient, un peu plus tard, dans Le Tartuffe, le personnage d’Elmire, qui nous montre une fois de plus toute l’adresse de Molière à traiter les situations les plus difficiles.