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53. (1900) Molière pp. -283

Cette Angélique, qui fait si cruellement expier au pauvre George Dandin sa folie ; cette Isabelle de L’École des maris, moins scélérate, mais engagée d’elle-même en si audacieuse et aventureuse fourberie ; et la Dorimène du Mariage forcé ; et la plus séduisante, la plus éblouissante des coquettes, qui en est aussi la plus rouée, la plus perverse, Célimène ? […] Il y a une femme polie, sortie toute polie de la main de Molière ; je ne connais qu’une femme qui le soit à ce degré dans son théâtre, c’est Célimène. […] Elle en sait déjà presque plus long qu’Agnès qui, à seize ans, sait à peine lire, et a été élevée au village ; cependant, il serait infiniment plus facile de jouer au plus fin avec Célimène qu’avec Agnès. […] Armande était Agnès quand Molière l’épousa ; une fois mise en présence de toute cette cour brillante, comme elle avait de l’esprit, elle put devenir très vite Célimène, et, quand elle fut engagée sur cette pente, elle alla droit jusqu’à Angélique de Sotenville, Molière revêtant pour sa part, comme sur son théâtre, le pourpoint de George Dandin.

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