Certes, celle qui faisait la femme de Molière sa légataire, celle qui donnait à sa fille, qui était sa petite-fille, son nom de Madeleine et le nom de son amant Esprit, car M. de Modène s’appelait ainsi, était bien la mère anonyme de celle qui a créé Célimène. […] La du Parc Mlle Du Parc mit le feu aux quatre coins de Paris et de Versailles, mais ce qui lui donne sa renommée rayonnante, c’est qu’elle mit la passion au cœur de quatre hommes de génie s’il en fut, Molière, Corneille, Racine et La Fontaine ; ce fut là une gloire sans pareille, dirait Célimène. Ces quatre hommes de génie ne mirent pas l’épée à la main pour se la disputer, mais ils se brouillèrent, hormis La Fontaine, qui ne se brouillait qu’avec sa femme, car celui-là était plus philosophe encore qu’il n’était amoureux ; Quel beau roman à faire, cette comédienne entre ces quatre amoureux illustres et jouant avec eux de l’éventail de Célimène, même quand il faut cacher ses chutes sous l’éventail ! […] Je crois bien plutôt que ce sonnet, qui date d’un temps où Molière avait plus de loisir pour aimer et pour rimer, fut inspiré par Madeleine Béjart — ou par la Du Parc — cette Célimène avant la lettre, c’est-à-dire avant la femme de Molière.