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22. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Sans parler d’Alceste et d’Oronte, de Célimène et d’Arsinoé, d’Acaste et de Clitandre, on crut reconnaître l’extravagant Cléonte, le fatigant Damon, le mystérieux Timante, l’ennuyeux Géralde, l’insipide Bélise, l’orgueilleux Adraste, le fade Cléon, le dédaigneux Damis, et jusqu’au grand flandrin de vicomte qui crache dans un puits pour faire des ronds . […] Tandis que Alceste, vertueux et inflexible, gourmande éloquemment les vices qui sont seuls dignes de sa colère, Célimène, vicieuse et médisante, fronde gaiement les ridicules qui sont seuls à la portée de sa malignité. […] Je ne crains pas de l’affirmer : dans une fable différemment ourdie, trois des plus grandes scènes du Misanthrope n’auraient pu trouver place, je veux dire la scène du sonnet, celle du cercle, et enfin la dispute entre Célimène et Arsinoé ; en d’autres termes, nous n’aurions pas Le Misanthrope.

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