La confidence réitérée que fait Horace au jaloux Arnolphe, toujours la duppe, malgré ses précautions, « D’une jeune innocente, & d’un jeune éventé, le caractére inimitable d’Agnès, le jeu des personnages subalternes, tous formés pour elle, le passage promt & naturel de surprise en surprise, sont autant de coups de maître. […] La ressemblance que l’on pourroit trouver entre l’école des maris & l’école des femmes, sur ce qu’Arnolphe & Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils prennent pour assûrer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Moliere, qui a trouvé le secret de varier ce qui paroît uniforme. Les traits naïfs d’Agnès ingénuë & spirituelle, qui ne pêche contre les bienséances, que parce qu’Arnolphe les lui a laissé ignorer, ne sont pas les mêmes que ceux d’Isabelle fine & déliée, qui n’ont d’autre principe que la contrainte où la tient son tuteur. […] Non seulement il plaisoit dans les rôles de Mascarille, de Sganarelle, d’Hali, &c ; il excelloit encore dans les rôles de haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’Orgon, d’Harpagon.