/ 91
62. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Les deux faces de cette morale, exagérées pour les besoins de l’antithèse et de l’effet comique, se présentent avec un puissant relief dans les deux héros du Misanthrope, Alceste et Philinte. […] Alceste doit-il faire rire, doit-il faire pleurer, ou tous les deux à la fois ? […] J’ai consulté à ce sujet plusieurs comédiens d’expérience, et tous me disaient que, hors Paris, ce titre sur une affiche de théâtre est « un repoussoir. » A ce caractère incertain du Misanthrope, nous pouvons attribuer, entre autres causes, le désir chez Molière de se tailler lui-même un rôle d’amoureux où il pût déployer ses qualités méconnues, se faire applaudir dans une action sérieuse, exciter un frisson de terreur dans des scènes presque tragiques, comme la grande explication du quatrième acte, où Alceste marche sur Célimène, la menace à la bouche et le bras levé. […] Pour ses grands rôles, Arnolphe, Alceste, Harpagon, Sosie, M.

/ 91