Quand, arrivé au terme de cette délicate et intéressante étude, on désire.mettre en ordre toutes les idées qui se sont agitées dans l’esprit, la première impression qu’on éprouve est un étonnement profond que Molière ait été, au point de vue moral, si peu compris ou si incomplètement apprécié par des juges illustres à divers titres : l’autorité de leur génie et de leur nom est impuissante à faire accepter leurs étranges conclusions. […] Ses études ont été si profondes, que nous sommes souvent étonnés de lui voir découvrir en nous ce que nous ignorions nous-mêmes ; ses jugements sont si justes qu’ils nous confondent, par l’autorité du bon sens. […] Après l’étude qu’on vient de faire, on peut être étonné d’entendre Molière déclarer qu’il n’y a rien de plus « innocent » que ses comédies ; on éprouve le même sentiment qu’en entendant La Fontaine déclarer qu’il n’y a rien de mauvais dans ses Contes 829. […] On veut aller plutôt à la pratique qu’à l’érudition, et essayer de présenter nettement les considérations naturelles qu’inspire une étude morale de Molière. […] Ses admirateurs doivent estime et reconnaissance à tous les auteurs que nous citons ici : De Cailhava, De l’Art de la Comédie, 1772 ; Étude sur Molière, 1802.