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52. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Toute son étude est de faire aller sa maison et de marier sa fille ; et elle la mariera, car il s’est rencontré un homme assez sage pour distinguer les qualités de sens et de cœur que recouvre cette bourgeoise enveloppe. […] Ce défaut n’est pas dans les femmes un effet de la nature ; elles ne naissent pas pédantes, elles le deviennent ; il y faut la contagion de l’exemple, une époque infectée de bel esprit, du soin, de l’application, de l’étude ; car ce n’est pas sans peine, dit La Bruyère, qu’elles arrivent à plaire moins. […] Il consent qu’une femme ait des clartés de tout ; seulement Il aime que souvent, aux questions qu’on fait, Elle sache ignorer les choses qu’elle sait ; De son étude enfin il veut qu’elle se cache Et qu’elle ait du savoir sans vouloir qu’on lesache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots Et clouer de l’esprit à ses moindres propos. […] Je vous demande pardon, Messieurs, de terminer cette étude par des paroles si austères, quand je ne devrais songer qu’à vous remercier de votre sympathique attention.

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