D’ailleurs, cette somme allouée à nos établissemens de tragédie et de comédie, ce n’est pas seulement une aide que l’état leur donne, mais le signe de son droit sur eux : pour s’y soustraire, voudraient-ils refuser ce subside, ils ne le pourraient pas. […] C’est le devoir qu’a l’état de veiller à la conservation de certains chefs-d’œuvre qui sont le plus glorieux lot de notre patrimoine commun. […] Mais tant qu’un décret du président de la république ou bien quelque arrêté d’un sous-secrétaire d’état n’aura pas « désaffecté » l’Odéon pour le destiner expressément à ce comique et à ce tragique spéciaux, nous déplorerons que le culte des grands classiques, et de ceux qui viennent tout de suite après les grands, y soit négligé comme au Théâtre-Français ; sur la rive gauche, comme sur la rive droite, alternativement, nous gémirons au souvenir de ces morts illustres, et des hommages qu’ils recevaient naguère : super flumina ! […] Tout au plus leur reprocherai-je une résignation trop facile au fâcheux état que je signale. […] Pour ma part, après l’examen que j’ai fait de l’état des classiques, au nom desquels la Comédie-Française et l’Odéon reçoivent un subside, j’en avertis M. le ministre des finances, si le Conservatoire n’est pas prochainement réformé, je refuse l’impôt.