L’ordre des temps exige que nous examinions ici les rapports qui s’établirent entre les hommes de lettres et la société polie, lorsque ses progrès et les préférences que madame de Maintenon obtenait du roi sur ses maîtresses même, furent devenus très sensibles ; en d’autres mots, les nouveaux rapports qui s’établirent entre les mœurs devenues dominantes et la littérature. […] La réserve des mœurs ni celle du langage n’avaient pas attendu la sévérité des habitudes religieuses qui se déclarèrent plus tard, pour s’établir dans la bonne compagnie. […] La Fontaine était, des quatre amis, celui qui avait dans l’esprit le plus de notions de morale, qui avait les plus justes et les plus étendues, depuis la morale des rois, qui est si bien établie dans toutes celles de ses fables où se trouve un lion, jusqu’à celle du prolétaire qui s’adapte à la fourmi ; mais il était aussi celui de cette société à qui les devoirs domestiques et les préceptes de la continence étaient le plus indifférents et la morale pratique le plus étrangère. […] Cette imputation est contraire à tous les documents que nous avons de ce temps-là ; et il importe à l’opinion que j’ai à cœur d’établir, de faire tomber cette erreur. Le commentateur a pour excuse quelques préjugés qu’il a trouvés établis sur l’opinion de madame de Sévigné à l’égard de Racine.