/ 189
139. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Il ne faut point d’autres preuves, pour montrer qu’elle le soutient, que le refus qu’elle fait d’épouser le Misanthrope et d’aller vivre dans son désert. […] « [*]Molière n’a laissé qu’une fille, et sa veuve épousa dans la suite le comédien d’Étriché, connu sous le nom de Guérin. […] « [*]Quoique dans tous les temps l’expérience ait montré que la disproportion des conditions et des fortunes, la différence d’humeur, et d’éducation, sont des sources intarissables de discorde entre deux personnes que l’intérêt d’une part, et de l’autre la vanité, engagent à s’épouser ; cet abus n’en est pas moins commun dans la société : Molière entreprit de le corriger. […] La proposition faite à l’Avare d’épouser sa fille sans dot, l’enlèvement de la cadette, le désespoir du vieillard volé, sa méprise à l’égard de l’amant de sa fille, qu’il croit être le voleur de son trésor, l’équivoque de sa cassette, sont les traits principaux que Molière a puisés dans Plaute. […] On disait que Molière, qui était amoureux de Mlle Béjart, avait épousé sa propre fille, mais elle était née en Languedoc avant qu’il eût fait connaissance avec sa mère.

/ 189