(Car le Bourgeois s’imagine être beaucoup plus au-dessus du Comédien, que le Courtisan ne croit être élevé au-dessus de lui.) […] Le Public sait comme moi jusqu’à quel degré de perfection il l’a élevé. […] Molière ne laissait point languir le Public sans nouveauté ; toujours heureux dans le choix de ses caractères, il avait travaillé sur celui du Misanthrope ; il le donna au Public : Mais il sentit dès la première représentation que le peuple de Paris voulait plus rire qu’admirer ; et que pour vingt personnes qui sont susceptibles de sentir des traits délicats et élevés, il y en a cent qui les rebutent faute de les connaître. […] Il semblait qu’il eût travaillé vingt années, tant il était assuré dans ses tons ; ses gestes étaient ménagés avec esprit : De sorte que Molière vit bien que ce jeune homme avait été élevé avec soin. […] Mais le Grand Seigneur avait les sentiments trop élevés, pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement.