La connaissance du pur idéal me servira sans doute à changer certaines hiérarchies que le public léger, que la critique ignorante et routinière ont consacrées parmi les poètes, et tantôt à élever ce qui est abaissé, tantôt à abaisser ce qui est élevé. […] L’essai informe et grossier d’un art que Ménandre et son école ont élevé à la perfection. […] parce que la tradition a élevé Molière au rang des dieux, au rang d’Homère et de Shakespeare, la science doit-elle, par une pire exagération, le faire plus petit qu’il n’est ? […] Dans cette scène, et dans d’autres qu’une critique juste ne doit pas passer sous silence, telles que la cérémonie du Malade imaginaire, les autres intermèdes de cette farce et les ballets du Bourgeois gentilhomme, Molière s’est élevé jusqu’au comique exagéré et arbitraire de la bouffonnerie. […] Aussitôt qu’on abandonne les régions élevées de la pure poésie, et qu’on descend sur la terre, dès qu’on même aux fictions idéals de l’imagination l’imitation prosaïque de la vie réelle, ce n’est plus le génie et le sentiment des arts qui décident seuls du succès ; mais les circonstances plus ou moins heureuses.