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97. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

J’accorderai, si l’on veut, que Molière ait pu jusque-là faire violence à sa modestie ordinaire ; mais, quelque désir qu’il ait eu de se déguiser, je ne concevrai jamais qu’il ait eu le pouvoir de rendre son style méconnaissable au point où il le serait dans l’écrit qu’on lui veut attribuer. […] Dix-huit mois s’écoulèrent sans que Molière obtînt du roi la permission écrite qui devait lever la défense du parlement. […] C’était un effet inévitable de sa position ; et son équité naturelle ne pouvait manquer d’en être altérée au point de lui faire voir, dans tout homme religieux qu’un pour zèle poussait à censurer ses écrits, un hypocrite qui n’obéissait, en les dénonçant, qu’aux plus vils motifs de l’intérêt humain. […] Madame de Sévigné, qui était présente, lui décerne cette louange où l’on trouvera peut-être que la satire domine : « Ce n’était point Tartuffe, ce n’était point un pantalon, c’était un prélat de conséquence. » Un autre jour, elle écrivait à sa fille : « Il a fallu aller dîner chez M. d’Autun. […] Un seul écrit atteste le dépit dont les ennemis de Molière durent être animés dans cette circonstance si glorieuse pour lui ; c’est une ignoble satire en forme dramatique, intitulée Critique du Tartuffe.

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