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96. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

D’après tout ce qui précède je me crois en droit d’affirmer, contre l’opinion dominante, que c’est dans le comique burlesque que Molière a le mieux réussi, et que son talent de même que son inclination était pour la farce : aussi a-t-il écrit des farces jusqu’à la fin de sa vie. […] La langue française a bien fait de s’interdire le ton burlesque : d’autres langues peuvent le supporter, mais en français, pour peu que l’on cesse de parler et d’écrire avec choix et avec noblesse, on tombe dans la vulgarité la plus rebutante. […] Regnard était une espèce d’aventurier, qui, après avoir beaucoup couru le monde, se fit poète dramatique ; il écrivait tour à tour les scènes françaises du théâtre italien, qui florissait encore sous la direction de Gherardi, et faisait pour son compte des comédies régulières en vers. […] Le dialogue doit être écrit de telle sorte qu’un acteur intelligent ne puisse pas se tromper sur la manière de saisir les détails de son rôle. […] M. de Humboldt l’aîné a inséré, dans les Propylées de Goethe, un morceau sur la déclamation française, écrit avec autant de finesse d’observation que de profondeur de pensée.

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