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12. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

ma chère (s’écrie Cathos), que ton père a la forme enfoncée dans la matière !  […] Alceste, homme du monde, et qui, somme toute, parle fort bien, n’est-il pas ridicule, lorsqu’après avoir chanté cette chanson simple jusqu’à la naïveté, il s’écrie : Voilà ce que peut dire un cœur vraiment épris ? […] Gorgibus menace sa fille et sa nièce : « Ou vous serez mariées toutes deux avant qu’il soit peu, ou, ma foi, vous serez religieuses ; j’en fais un bon serment. » Toutes les jeunes filles que l’on prétend contraindre à renoncer à leur amour : la fille d’Harpagon, celle de Philaminte, celle de Monsieur Jourdain, ne manquent pas de s’écrier comme la jeune veuve : « Un cloître est l’époux qu’il me faut. » La pensée est la même, si les expressions ne sont point semblables. […] » s’écrie Ariste, … Vous ne pouvez pas, voyant comme on vous nomme, Vous résoudre une fois à vouloir être un homme, À faire condescendre une femme à vos vœux, Et prendre assez de cœur pour dire un : je le veux ? […] Sosie lui-même, qui est un politique et un philosophe, s’écrie, après la mésaventure de son maître : Sur telles affaires toujours Le meilleur est de ne rien dire… Mais ces vers ne signifient en aucune façon que : Le mal n’est jamais que dans l’éclat qu’on en fait.

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