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137. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

On fait d’Alceste un personnage tragique, c’est-à-dire qu’on biffe le titre du Misanthrope, qui est une comédie, s’il vous plaît, non pas même une comédie héroïque, comme Garde de Navarre, mais une comédie purement et simplement, comme Tartuffe et L’École des Femmes ; et qu’on méconnaît à la fois le véritable Alceste et le véritable Molière. […] Il ne faut pas l’oublier : Molière était philosophe, et de l’école d’Épicure ; il traduisit Lucrèce, il aima Gassendi. […] La langue même, soit dit en passant, s’en est un peu ressentie : elle n’a point la saveur de celle de l’École des Femmes, ni la liberté de celle de Tartuffe ; elle a subi cette espèce de raréfaction que la langue subit dans les hautes sphères ; on y sent de la raideur du grand siècle.

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