Dans une mesure fixée par son goût, il outre les vertus ou les vices humains, afin d’attacher les regards par des traits saillants, et de remuer les âmes par des émotions supérieures. […] Le théâtre de Molière est comme une tribune, du haut de laquelle les paroles ont un retentissement si grand qu’elles pénètrent partout, et une telle autorité qu’elles se fixent à l’état de maximes dans toutes les âmes. […] Ses œuvres ne se sont pas insinuées, comme la plupart des ouvrages de l’esprit, seulement dans l’aristocratie privilégiée des âmes instruites et raffinées ; mais elles ont pénétré la masse d’un grand peuple. […] « Mon esprit se refuse à convenir que l’on doive condamner un écrivain pour avoir songé seulement à nous amuser et à nous intéresser, ni qu on puisse exiger que tous, partout et toujours, se considèrent comme ayant charge d’âme, obligés de nous moraliser. » Galien-Arnoult, Réponse au remerciement de M.