C’est aller bien loin, ce me semble ; mais, sans admettre que notre cher auteur ait eu le funeste courage de jeter en pâture à la malignité publique les incidents les plus douloureux de sa vie intime, je croirai volontiers, avec notre spirituel compatriote, que Molière, comme la plupart des grands écrivains, a bien souvent écrit sous la dictée de son cœur malade, et que l’état de son âme a dû se refléter plus d’une fois dans ses œuvres, d’une manière plus, ou moins directe, et sans qu’il en eût peut-être conscience. […] Faites, faites paraître une âme moins commune, À braver comme moi les coups de la fortune. […] À tout cet indécent Phœbus, Clitandre réplique : Pour moi, par un malheur, je m’aperçois, madame, Que j’ai, ne vous déplaise, un corps tout comme une âme. […] À ce propos de raccommodements, me sera-t-il permis de glisser ici un petit avis aux âmes trop susceptibles, afin qu’elles ne comptent pas outre mesure sur ces douces réparations. […] Par de pareils objets les âmes sont blessées.